Poétique de la ville...

Ce n'est pas le dessin du jardin* que je retiendrai mais bel et bien sa richesse botanique, ainsi que les nouveaux aménagements et installations (autour de l'Orangeraie notamment)... *je me répète mais je ne suis pas une grande fan des parcs et jardins de cette époque.

Initialement crée pour les apothicaires nantais sous Louis XIV, le jardin des plantes s'enrichira sous Louis XV qui exigera de chaque vaisseau qu'il rentre à Nantes avec graines et végétaux. Ce jardin continue d'être une référence en matière botanique (recherche)  et propose aussi aux particuliers ou scolaires cours et activités botaniques.

            "Incident dans la prairie" / Johnny Gaitée // Voyage à Nantes

            "Midnightswim" / Maxime Lamarche // Voyage à Nantes

            les feuilles dégagent réellement une odeur (subtile) de caramel //

            (une pataugeoire qui s’avérera salvatrice le dernier jour avant d'aller prendre le train !)

Il faisait chaud, très chaud, bien trop chaud et nous n'avons pas visité les serres... Je serais également restée des heures dans la partie botanique -malgré l'aménagement vieillot- pour "réviser" et découvrir de nouvelles espèces mais le soleil m'en a dissuadée...

Un petit regret, les étiquettes doivent dater des 70's/80's et donc ne prennent pas en compte la classification actuelle (depuis 2000, classification phylogénétique / dernière mise à jour APG III de 2009)... cependant à certains endroits de nouvelles étiquettes ont été installées précisant les familles selon l'ancienne ET la nouvelle classification (parfait !)... et pourquoi pas un projet de requalification de cet espace botanique pour le rendre plus ludique et interactif (la dimension pédagogique n'en sera que plus efficace...) je dis ça, je ne dis rien... ;-) 

    Nantes/août 2012/ quartier des Olivettes

Ciel du soir... en attente de pluie et d'un peu de fraîcheur...

Dans le quartier de Marolles, se trouve la cité Hellemans, une cité sociale d'un nouveau genre pour l'époque -elle date de 1915-.

Au début du XXème siècle, le mouvement socialiste a été à l'origine de la création des sociétés  coopératives de 'logement social', comme par exemple à le foyer Schaerbeekois qui gérera la cité Hellemans.

Cette cité a été conçue par l'architecte Émile Hellemans, sur la base de la cité de l'Olivier, conçue par l'architecte Henri Jacobs.

Cette cité aux accents art nouveau a été récemment réhabilitée et constitue un ensemble harmonieux et à échelle humaine.

Je n'ai malheureusement, cette fois-ci*, pas osé demander à des habitants de me laisser entrer et je ne connais de l'intérieur que descriptions et plans d'époque. Je ne sais donc pas si en terme d'usage, ces logements sont adaptés à la vie actuelle et surtout si ils ont été réhabilités avec soin (je pense notamment au système de chauffage+ plomberie, mais pas seulement)

*oui, je l'ai déjà fait, ce qui m'a permis de visiter des appartements des Gratte-ciel à Villeurbanne ou un logement de l'immeuble Clarté du Corbu à Genève, mais aussi- et surtout- de pouvoir discuter avec ses occupants et avoir leur avis ''d'habitant''.

En 1915, ces appartements comprenaient tous une arrivée d'eau et des toilettes, zones éclairées et ventilées naturellement (càd avec une fenêtre), ainsi qu'une loggia. Les logements étaient a-priori tous traversants (ventilations hautes et basses ainsi assurées). Une cave en RdC était associée à chaque logement.

En terme de distribution, les espaces de circulation étaient réduits au strict minimum (càd presque rien) : du palier, lui aussi réduit au plus petit, mais éclairé et ventilé naturellement, on rentrait directement dans la cuisine qui distribuait via un mini sas 1 à 3 chambres selon les types d'appartements.

On peut visualiser le plan de l'époque en allant sur le blog de "bruxelles anecdotique"

J'aimerais trouver des plans actuels ou des photos d'intérieur (à défaut d'avoir pu rentrer dans un de ces appartements) pour voir comment l'espace a été redistribué. J'imagine qu'un espace de circulation a été crée afin d'éviter de rentrer directement dans la cuisine et que cette dernière continue de commander les chambres, qu'une SdB a été crée (et que j'espère être toujours éclairée et ventilée naturellement) , et peut-être qu'un séjour a été crée en se servant de l'espace de la cuisine et d'une chambre...

Le pari de cette réhab, est à mon avis de savoir redistribuer l'espace de manière adaptée aux usages actuels tout en sachant conserver et valoriser les points positifs tels que éclairage et ventilation naturelle, présence d'une loggia, le tout sans perdre trop de place... Bref, j'aimerais bien voir à quoi cela ressemble et si les personnes qui habitent ces logements s'y sentent bien ! (les communs extérieurs n'étant pas particulièrement respectés, on peut doublement se poser la question)

Enfin pour finir et élargir le sujet se pose la question du "zoning sociale" et du "zoning" tout court. Si la création de familistères et plus largement de cités ouvrières, puis de cités sociales ont représenté de grandes avancées sociales en leur temps, je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais - les dégâts des cités des 70's et 80's l'ont assez prouvé- la ville se doit de se dessiner sans répartir ses habitants en fonction des revenus, et sans séparer les activités culturelles, économiques, sociales et sportives...

Je tâcherai dans un prochain post d'esquisser quelques proposions ou réflexions qui vont dans ce sens...

Redouter la chaleur, se ravir de sa grande absence, en profiter pour danser, tant qu'il est encore temps...

... se balader alors à vélo le long des berges du Rhône, de l'ex-fosse aux ours au parc de Gerland,y pique-niquer avant de faire une bonne sieste allongés dans l'herbe, à l'abri du vent, mais profitant de son souffle rafraichissant et masquant la rumeur de la ville

Le parc de Gerland - conçu par l'atelier Michel Corajoud, paysagistes- est le parc de Lyon que je préfère, sans conteste, aucun. Si j'apprécie la richesse botanique du parc de la Tête d'or, je n'aime pas particulièrement ce parc, comme tous les parcs fin XVIII/XIX s. conçus sur le principe du jardin hausmannien, qui donne à voir une 'nature' reconstituée et factice. Je risque de m'égarer si je m'engage sur ce sujet, je tâcherai donc d'en parler, à l'occasion, dans un post spécifique!

Une longue mégaphorbiaie traverse le parc donnant ainsi la direction à suivre aux végétaux, structurés en ligne, un peu comme sur le principe des pépinières. Il y avait une installation sonore intéressante, sensée renforcer la dimension poétique de la promenade, mais qui semble ne plus fonctionner (du moins ce jour là, rien ne fonctionnait)

J'aime aller m'y promener plus particulièrement au milieu du printemps ou à l'automne. La présence du Rhône, qui le longe, apporte ce souffle d'air qui fait parfois défaut en centre-ville, ce souffle d'air qui sait si bien faire danser les nombreuses graminées présentes dans tout le parc (et qui fait aussi de la prairie un bon spot pour les amateurs de cerfs-volants.)

Cette balade fut l'occasion de découvrir le récent aménagement paysager en amont du parc.

        "Labyrinth of Memory" de Chiharu Shiota, installation à la Sucrière du 4 mai au 31 juillet 2012,                                     avec Mme '2clics' et la famille 'Oeuf cocotte'

L'artiste a pris possession de l'espace du dernier étage de la Sucrière en installant, tissant, entrelaçant quelques 8 milles kilomètres de fil noir entre des robes de mariée blanches à long voile, longs voiles se déployant en formant courbes et entrelacs... le tout dans une "claire pénombre"...

J'ai trouvé cette installation élégante et profondément poétique, une de celle qui vous transporte dans une autre dimension, dimension palpable à mon sens si l'on est seul à visiter ou si l'on arrive à faire abstraction des autres visiteurs (par chance, il n'y avait quasiment personne lorsque nous avons visité l'installation)

Un bémol, plus terre à terre mais qui a son importance, repose sur le tarif... ce dernier est quasi identique au tarif de la Biennale qui propose à voir de nombreuses œuvres sur les différents étages... certes l'art ne se consomme pas, pas plus qu'il ne se calcule au kg ou au m2... mais le personnel nécessaire pour l'encadrement est réduit par rapport à celui de la Biennale et les charges d'exploitation restent bien inférieures à celles de la Biennale.. donc un effort au niveau du tarif aurait pu être consenti afin que tout le monde puisse avoir accès à cette œuvre... de même faire payer pour participer au démontage de l’œuvre me paraît des plus limites...

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      Artwork by Sara Conti®